Le harcèlement scolaire empoisonne la vie des personnes qui le subissent et doit faire l’objet d’une attention politique majeure. Cette thématique dépassant les clivages partisans, des député·es interpartis ont élaboré, en compagnie de représentant·es des acteurs du terrain, des propositions parlementaires pour une action cantonale à la hauteur des enjeux.
L’école appartient à toutes et tous, et chaque élève doit pouvoir s’y sentir pleinement à l’aise et le bienvenu. Et pourtant, le harcèlement scolaire est une réalité dans notre Canton également et nécessite une attention soutenue. C’est suite à ce constat que le Parti socialiste neuchâtelois (PSN) a invité l’ensemble des partis politiques, de même que les syndicats enseignants (SAEN et SSP), la Fédération des associations des parents d’élèves neuchâtelois (FAPEN) ainsi que l’association des pédiatres neuchâtelois, à réfléchir à une approche cantonale de ce sujet. Les travaux, qui se sont déroulés sur plusieurs mois, ont permis d’identifier différents angles d’action et ont débouché sur quatre motions parlementaires.
En premier lieu, la prévalence réelle du harcèlement scolaire dans notre Canton n’est aujourd’hui pas quantifiée. Une motion parlementaire demande ainsi qu’un état des lieux du harcèlement scolaire soit fait dans les établissements de l’école obligatoire du Canton, afin d’identifier également si certaines catégories d’élèves sont particulièrement touchées et d’adapter efficacement les mesures en la matière.
Des dispositions sont déjà prises par certains cercles scolaires du Canton. Toutefois, des disparités peuvent apparaitre entre les établissements. L’importance de cette question dans la santé des enfants nécessite une réponse coordonnée sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi une motion demande la mise en place d’un plan d’action cantonal, qui prévoirait notamment un protocole cantonal pour traiter les situations de harcèlement, mais aussi de former les élèves pour qu’ils identifient et annoncent les cas de harcèlement, de garantir la présence de personnes formées sur ces questions dans les cercles scolaires ou encore de réfléchir aux sanctions en cas de harcèlement.
Prendre à bras le corps la question du harcèlement scolaire implique de débloquer les moyens nécessaires pour réaliser les mesures prévues. Une motion invite donc le Conseil d’État à solliciter des crédits à cet effet, par exemple pour permettre la formation des acteurs de terrain sans alourdir la charge des enseignant·es.
Enfin, le harcèlement peut prendre de nombreuses formes et ne se limite de loin pas à des violences physiques. Les nouvelles technologies d’information et de communication peuvent également être utilisées pour humilier, intimider, et mener au cyberharcèlement. C’est pourquoi l’usage et l’accès aux objets connectés (smartphones et autres) doit être limité, voire interdit, dans les bâtiments scolaires. Une réglementation harmonisée sur l’ensemble du territoire cantonal est demandée au travers d’une motion.
Si des soutiens différenciés seront apportés aux quatre objets, l’ensemble des partis et associations ayant participé aux travaux sont unanimes sur la nécessité d’agir sur le plan cantonal pour lutter contre le harcèlement scolaire.