Article du point
Un 14 juin différent, mais toujours féministe et solidaire

La crise sanitaire que nous traversons actuellement a mis en lumière de façon encore plus criante qu’auparavant les inégalités de genre. 

En effet, les femmes représentent trois quarts des travailleurs dans les métiers exposés, considérés comme indispensables au fonctionnement de la société (soins, mais aussi vente de produits de première nécessité, nettoyage,etc). Ces métiers sont encore trop mal considérés et mal payés car considérés comme « féminins ». De plus, la crise nous a montré que ce sont, encore aujourd’hui, surtout les femmes qui assument le travail éducatif et d’entretien du foyer. Plus que jamais, une revalorisation sociale et financière des métiers du « care » et du travail domestique ainsi qu’une meilleure répartition des tâches ménagères et de la charge mentale entre les hommes et les femmes sont urgentes. De nouvelles places d’accueil en crèche sont également vitales. Par ailleurs, nous demandons également plus de moyens pour lutter contre les violences domestiques, qui semblent avoir augmenté de façon inquiétante durant la période de semi-confinement.

Aujourd’hui plus que jamais, les revendications féministes portées par la grève du 14 juin sont d’actualité. Mais au vu de l’interdiction des manifestations et rassemblements, les outils de communication et de mobilisation ont dû se réinventer, notamment à travers le numérique. Citons l’application créée par le Collectif de la Grève Féministe du Canton de Neuchâtel (https://neuchatelcanton.glideapp.io), sur laquelle chacun·e peut s’inscrire pour proposer son aide aux personnes âgées ou à risque, par exemple pour faire leurs courses. Le Collectif neuchâtelois a aussi créé des « cafés féministes » en ligne. Il s’agit de rendez-vous où des questions portant sur les revendications de la grève féministe sont posées aux élu∙e∙s neuchâtelois∙es siégeant à Berne pour en suivre l’évolution.

Une nouvelle grève, donc, le 14 juin 2020 (ce texte – ni invitation ni reportage, vu le calendrier du Point – veut souligner malgré tout cette journée très spéciale). Suite à une lettre ouverte du Collectif de la Grève féministe suisse au Conseil fédéral réclamant la réintroduction du droit à manifester au vu de l’amélioration de la situation sanitaire, les manifestations allant jusqu’à 300 personnes sont autorisées depuis le 6 juin. Ceci a permis par exemple d’organiser un brunch solidaire au bord du lac de Neuchâtel. D’autres moyens d’expression et revendication politique plus originaux ont également été mis en place. Par exemple, une invitation aux  femmes à déposer leurs chaussures ou pancartes sur une place publique, pour affirmer leur volonté de manifester sans être physiquement présentes – une façon de montrer que nous sommes toujours là, que nous n’avons pas oublié et que nous continuerons à faire entendre nos voix. Une « redécoration » de la ville avec pancartes et remplacement des noms de rue par des noms de femmes célèbres – pour féminiser l’espace public, comme en 2019. Des chants, de la musique et des slogans, à 15 h 24, heure symbolique à partir de laquelle les femmes ne sont plus payées, reflétant l’écart salarial de 18,3 % qui persiste entre les hommes et les femmes dans notre pays.

En ce mois de juin 2020, il est crucial de faire entendre les revendications féministes et de poursuivre la mobilisation lancée en 2019. Nous demandons à présent une sortie de crise égalitaire et solidaire.

Un 14 juin différent, mais toujours féministe et solidaire

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