Parti Socialiste Neuchâtelois

Ciel noir, le vent souffle, cette masse blanche avance inexorablement. En un instant il n’est plus possible de voir au travers des fenêtres, la tempête est là ! Elle défile sous nos yeux incrédules à une vitesse folle en laissant derrière elle un paysage postapocalyptique, une ville meurtrie.

Incrédule, devant moi, la vue du Chapeau-Râblé est dévastée. Lieu de ma jeunesse, celui que je souhaitais pour le futur de mes enfants n’est plus.

Le téléphone sonne. Chacun essaye de joindre ses proches. La ville est en alerte, désolée face à ce qui paraissait inconcevable hier encore. La veille, je me souviens d’une discussion à propos des tristes incendies qui se déroulaient en Europe. Je me sentais tellement protégée dans ma ville perchée à 1000 mètres d’altitude. Entourée des montagnes chères à mon cœur, je me sentais insubmersible. Et pourtant, l’impensable devient palpable !

Haletante et démunie face à tant de nouvelles reçues ou glanées, je commence à mesurer l’ampleur des dégâts. Pourtant, je suis encore à mille lieux de ce qu’il en est réellement. La braise de la solidarité s’avive en moi, cette valeur chère à notre parti emplit mon être. Il faut agir pour notre ville et sa population touchée par ce tragique événement.

Telles des fourmis ouvrières, les services de la Ville se mettent en action. Les entreprises privées submergées par les appels tentent au mieux de répondre aux « S.O.S. d’un Chaux-de-Fonnier en détresse ». Le feu de la solidarité brûle désormais en mon for intérieur, je dois me rendre disponible !

Aux côtés du Service des espaces publics, d’un groupe de bénévoles créé sur les réseaux sociaux ou encore avec mes collègues, je m’attèle à ce labeur. J’ai entendu ici et là « Je n’ai pas eu de dégâts, alors il est normal de venir en aide aux personnes dans le besoin », « c’est un devoir citoyen », « cela fait sens », «je suis heureux de pouvoir rendre service », « il ne faut pas que les gens perdent leur logement », « je ne peux pas laisser les gens dans la détresse », etc.

La ville n’en est pas à son premier défi. J’ai vu des centaines de personnes à l’œuvre, toutes animées par la même volonté, celle de remettre cette cité en état et de pouvoir dire un jour « nous avons vécu une tornade et tous ensemble, nous nous en sommes relevés » !

Il n’est pas possible en quelques lignes de parler de tout ce qu’il faut reconstruire, tant la tâche est titanesque, ni de citer toutes les personnes qui s’y attèlent, mais je tiens ici à remercier sincèrement toutes celles et ceux qui œuvrent sous l’impulsion de la solidarité au bien de La Chaux-de-Fonds.

Crédits photographiques : Nathan Jucker