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Solidarité fiscale: mieux vaut trop que pas assez !

Depuis 2020, nous avons tous dû faire face collectivement à la pandémie de Covid. Après deux ans, plus de 160 millions de personnes ont été touchées par la pauvreté ; les femmes, les jeunes et les personnes peu qualifiées étant les premiers concernés. En Suisse, la crise a conduit à une dégradation des finances des assurances sociales, à une augmentation de la dette publique et à une augmentation du nombre de recours aux aides du filet social. Pourtant, grâce à la politique menée, notre économie a moins souffert que d’autres en 2020 et a rebondi plus rapidement en 2021. Durant la crise, l’État a en effet aidé massivement la collectivité, y compris le secteur privé, les entreprises et donc les plus grosses fortunes. Tandis que les revenus modestes se précarisaient, la fortune cumulée des milliardaires a augmenté pour atteindre un niveau jamais égalé ; à Neuchâtel comme ailleurs, la fortune des plus riches s’est accrue. Or l’aide cantonale octroyée, en permettant de préserver l’économie, y a contribué.

Dans ce contexte, l’initiative du POP « Pour une fiscalité plus équitable » demande que ces mêmes grandes fortunes fassent preuve de solidarité et aident à leur tour l’État à reconstruire un service public fort par une contribution légèrement plus élevée, en l’occurrence une augmentation de 0,14  point de pourcentage à partir de 500  000 francs de fortune et une augmentation de 0,07 point de pourcentage pour toute fortune excédant un million (taux réel plafonné à 4,30 ‰). À titre d’exemple, cela représente700  francs d’impôt de plus pour une fortune de 500 001 francs. Il s’agit de demander un effort supplémentaire, en fonction des moyens, pour affronter les défis à venir et garantir que les plus durement touchés par la crise puissent continuer à bénéficier de l’aide qui leur est nécessaire.

L’idée de l’initiative est au fondement de l’idéologie socialiste: contribution collective, répartition égalitaire des richesses, solidarité. Pourtant elle ne fait pas l’unanimité au sein du PSN! Comment l’expliquer ? Si lors du congrès cantonal du 11 février, ce texte a soulevé un débat animé, il faut y voir avant tout une réticence face à un manque de nuances.

Bien que l’idée générale ait séduit dès le départ, le PSN aurait souhaité que des nuances soient apportées à la proposition, en tenant compte par exemple de revenus fiscaux déjà existants tels que le contrat-formation ou l’impôt foncier – deux acquis salués. Au Grand Conseil, les député·es socialistes ont tenté d’aller dans ce sens à de nombreuses reprises. Lors des longs travaux de commission, plusieurs propositions ont été faites, puis ont été balayées par la majorité bourgeoise. Il a notamment été suggéré de limiter la hausse de l’impôt dans le temps, de la limiter à des fortunes plus élevées ou encore de la lier aux seuls cas de crise. Aucune de ces solutions n’a trouvé grâce aux yeux de la majorité, qui n’a pas daigné dialoguer pour trouver un moyen d’augmenter ne serait-ce qu’un peu la contribution à l’effort collectif de celles et ceux qui le peuvent largement.

Bien qu’imparfaite, l’initiative «Pour une fiscalité plus équitable » prend tout son sens dans la situation actuelle. Alors que la solidarité est plus que jamais de mise et que la consolidation d’un État fort est la condition sine qua non d’une société égalitaire, la majorité actuelle au parlement empêche la gauche d’atteindre ces objectifs. Un signal fort est nécessaire. Refusons catégoriquement de faire partie de celles et ceux qui voient, mais ne font rien. Soutenons l’initiative du POP lors des votations du 15 mai. Soyons solidaires !

Solidarité fiscale: mieux vaut trop que pas assez !

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