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Rêver, construire et dépenser

Enfant, le premier métier que j’ai rêvé d’exercer était grutier. Je ne sais d’où cela m’était venu. Je ne crois pas être jamais monté dans une cabine, ni avoir visité de chantier qui m’aurait impressionné. Je garde seulement le souvenir lointain d’un jouet en plastique jaune, que je manœuvrais en empilant des caisses, déplaçant des briques, actionnant par simple plaisir les poulies qui mettaient l’engin en mouvement.

D’autres envies ont suivi, puis les premières expériences professionnelles sont arrivées. Depuis dix ans désormais, j’ai le plaisir de travailler en tant que conseiller communal à Val-de-Travers. J’y dirige le dicastère de l’économie (développement économique, tourisme, sylviculture, agriculture), des finances, de la cohésion sociale et de la santé. Je préside par ailleurs l’Association des communes neuchâteloises depuis 2016.

Rejoindre le Conseil d’État en mars prochain s’inscrirait dans une belle continuité, en cohérence avec mes engagements actuels, guidés par la primauté de l’intérêt collectif et la volonté de contribuer activement au présent et à l’avenir du canton.

« Vivre, c’est avant tout agir », relève Émile Durkheim, le père de la sociologie, dans une étonnante archive sonore de 1913 consacrée à « la valeur des choses »[1]. Il y souligne que « si de toute évidence, on ne peut se passer d’économie, s’il faut amasser pour pouvoir dépenser, c’est pourtant la dépense qui est le but, et la dépense, c’est l’action ». Des propos qui n’ont pas pris une ride et dont je fais volontiers mon programme.

Amasser. Aujourd’hui, on dirait aménager les conditions-cadres favorables à la création, la circulation et la redistribution des richesses. Cela en agissant sur la formation, les transports (de large préférence publics), les infrastructures techniques, les conditions de travail, les structures d’accueil extrafamilial ou encore la fiscalité.

 Dépenser. Un bien joli mot, mis au ban par la doxa ultralibérale, au cœur pourtant de l’action politique. Dépenser pour mieux amasser (autrement dit, investir dans la formation, les transports, etc.), mais également pour prendre soin, pour faire face aux bouleversements climatiques en cours, pour permettre à chacune et chacun de trouver sa place dans notre société. Dépenser, aussi, pour cultiver, divertir, faire rêver d’un monde meilleur et des grues pour le construire.

[1] Archive de la Bibliothèque nationale de France signalée par Yggdrasil-mag (https://mailchi.mp/yggdrasil-mag.com/infolettre18-17351704?e=66ac63cad8).

Rêver, construire et dépenser

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