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Pour rendre à la culture ses lettres de noblesse au sein du CPNE

Une culture accessible à toutes et tous, sans privilèges. Ainsi pourrait-on résumer les principes qui nous ont guidés lors des débats autour du Centre de formation professionnelle neuchâtelois. Pour autant, ce n’est pas la seule préoccupation qui a retenu notre attention. En effet, il serait regrettable de ne pas souligner à titre liminaire, comme de juste, les deux propositions d’amélioration en termes de gestion qui figuraient également dans cet important rapport de la commission Éducation, dont l’acceptation par le plénum contribuera à redonner à cet établissement un sens qui ne soit pas dicté uniquement par l’exigence de rentabilité et d’efficacité, mais bien davantage par une sensibilité plus affirmée au terrain, à ses acteurs et à leurs nécessités. Enfin, le Conseil d’État devra présenter au Grand Conseil, en 2026, un bilan de la création du CPNE.

Toutefois, il est vrai que la culture était la pièce maîtresse de ces débats. Culture à laquelle nous espérons avoir redonné un peu de ses lettres de noblesse, au sens propre comme au figuré. Au sens propre d’une part, puisque nous avons rendu à l’École d’Art de La Chaux-de-Fonds son appellation historique. Certes avec quelques légères modifications pour répondre en partie à l’unité de forme des dénominations des pôles : « Pôle de compétences arts appliqués (CPNE-AA) – École d’arts appliqués ». Cela ne satisfera peut-être pas complètement les tenants de l’intitulé originel. L’on peut néanmoins se réjouir que cette institution historique retrouve son lustre d’antan à travers l’appellation École d’arts appliqués, bien que le Conseil d’État parle d’une marque, alors que l’on évoquera plus volontiers un héritage qui fait encore le rayonnement de notre canton, de notre région et, bien évidemment, de la ville de La Chaux-de-Fonds.

Lettres de noblesse au sens figuré d’autre part, puisqu’il s’est également agi de garantir aux étudiantes et étudiants du CPNE un accès aux activités culturelles qui soit aussi riche et varié que possible, cela d’autant plus dans un contexte où les écarts avec les cursus académiques se creusent en la matière. Il apparaissait dès lors comme une évidence d’offrir à toutes et tous les outils pour pouvoir appréhender cette matière polymorphe, parfois complexe et exigeante qu’est la culture. Au surplus, à la faveur d’un amendement tel que l’UDC en a le secret et qui demandait que ne soit proposé aux étudiant∙es qu’un programme d’activités en lien avec leur formation et qui leur soit « utile », il nous apparut l’occasion de réaffirmer notre définition de la culture. Soit un mouvement ascendant qui pousse les individus à réfléchir à leur place dans le monde, qui les invite à sortir de leur zone de confort, voire qui les choque. Une conception qui, contrairement à celle de l’UDC, ne réduit pas les individus à leur situation socioprofessionnelle et ne fait pas de la culture quelque chose qui doit être économiquement utile, et encore moins rentable.

Mais sans doute cette confrontation des irréconciliables est-elle, au fond, bien davantage qu’une question d’activités culturelles : elle touche à la vision que nous avons de l’ouverture au monde. Inutile de rappeler que celle de l’UDC est identique à sa vision de la culture, pratiquement inexistante, et que l’on pourrait l’illustrer avec les mots si justes de Christiane Taubira : « Un peuple sans culture, c’est comme un zèbre sans zébrure. Et un zèbre sans rayures, c’est un âne. »

Pour rendre à la culture ses lettres de noblesse au sein du CPNE

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