Parti Socialiste Neuchâtelois

Lettre à mon filleul,

Je t’écris ces quelques lignes un soir d’août 2023. Tu ne le sais pas encore : je fais de la politique et c’est ce qui m’amène à t’écrire. Je m’engage pour que ce qui figure ici devienne une réalité.

Roman, en 2030 tu auras 9 ans.

Tu es né garçon mais je ne sais pas comment tu te sentiras dans ce genre-là. Si tu le conserves, j’espère que la société t’encouragera à vivre tes émotions comme tu les ressens : à laisser couler tes larmes et éclater tes joies, à t’imposer face aux autres quand il y aura une injustice. Je défendrai le droit, pour tous les enfants de ton âge, d’avoir accès à l’école qu’importe leur genre, leur nationalité ou le niveau de richesse de leurs parents.

Je m’engagerai pour que cette école t’apprenne ce que signifie la notion de consentement et combien elle est essentielle à tous les rapports humains. Qu’elle te permette de créer du lien avec les autres, de développer ta curiosité et ton imaginaire en allant au musée, au théâtre ou à des concerts.

J’exigerai que l’on protège les animaux et la nature pour que tu puisses encore en admirer la beauté et la diversité, entendre chanter les oiseaux, voir couler les ruisseaux et t’y baigner.

Si tu ressens, un jour, que c’est une petite fille qui grandit en toi, je me battrai pour que tu sois écoutée quand tu parles et quand tu cries, sans être jugée pour tes prises de position et tes éclats, en sécurité quand tu marches dans la rue, montrée en exemple quand tu réussis.

Je m’engagerai pour que tout le monde intègre que la seule personne qui a le droit de contrôler ton corps et ses besoins, c’est toi. Pour qu’en cas de soucis de santé, tu puisses être soigné sans obstacles. Et si quelque chose devait arriver, si tu subissais la violence et la lâcheté des adultes, j’aurai tout fait pour que la justice et la police aient été formées pour t’écouter et te protéger.

Tu apprendras que l’amour et la différence font peur à certaines personnes, qui feront tout pour les menacer et les faire disparaitre, à cause de ce que l’on nomme sexisme, homophobie et racisme. Mais je ferai toujours front pour que la haine soit punie et ne t’empêche pas de vivre au grand jour qui tu es.

Je ne sais pas vraiment ce que nous te laisserons mais je sais que rêver grand ne coûte rien. Aujourd’hui j’ai envie de garder l’espoir d’un monde en mouvement, d’une société qui se remet en question et souhaite offrir un avenir à ses enfants.

D’ici là, Roman, je continuerai d’y croire et de me battre pour que la société dans laquelle tu grandis soit plus tolérante, plus accueillante et aussi joyeuse que ton rire.

Garance