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Loi CO2 : une révision pour le climat

Si le sujet était moins grave, je plaisanterais en disant qu’à voir la liste des opposants à la révision de la loi – marchands de pétrole, UDC, USAM, certains extrémistes du climat –, c’est certain, nous allons dans la bonne direction !

Mais le sujet mérite mieux que la polémique et la liste des soutiens est longue : tous les autres partis, les associations faîtières des cantons, des villes et des communes, le Groupement suisse pour les régions de montagne, les organisations environnementales, economiesuisse, Swiss Banking, Swissmem, constructionsuisse, la Société suisse des entrepreneurs et même le TCS s’engagent à nos côtés.

Quel but ?

La loi propose des objectifs et des mesures d’incitation pour encourager la population à consommer moins d’énergie fossile. Elle admet toutefois des possibilités de compensation à l’étranger. De ce fait, avec un objectif de 50 % de réduction, nos émissions carbone pourraient ne diminuer que de 38 %. Il faut néanmoins saisir l’occasion d’être en phase avec une limitation du réchauffement à 1,5 °C.

Quelle taxe ?

La loi prévoit d’augmenter la taxe CO2 sur les combustibles. Aujourd’hui, le plafond est fixé à 120 francs par tonne de CO2 émise. Le projet relève ce maximum à 210 francs par tonne, soit 50 centimes par litre de mazout et 4,2 centimes par kWh de gaz naturel.

La loi n’étend pas la taxe aux carburants, mais impose de nouvelles règles aux importateurs, qui devront compenser les émissions nocives par des mesures de protection du climat. Le financement pourra être répercuté sur le prix du diesel et de l’essence. Un tel prélèvement existe déjà : des 5 centimes par litre autorisés aujourd’hui, 1,5 est reporté sur les prix. Le plafond passera à 10 centimes, puis à 12 dès 2025.

La loi inclut une taxe de 30 à 120 francs sur les billets d’avion ; le montant dépendra de la classe de voyage et de la distance.

Quel impact au quotidien ?

Les recettes seront en partie redistribuées à la population et aux entreprises. Le reste sera affecté à un fonds pour le climat qui pourra financer diverses mesures : assainissement des bâtiments et des chauffages, soutien à l’innovation technologique dans l’environnement, protection contre les crues et les éboulements, planification dans le domaine de la construction et des réseaux de chauffage, stations de recharge pour véhicules électriques, etc.

L’Office fédéral de l’environnement estime à environ 100 francs la facture annuelle pour un ménage moyen.

Même si la hausse du prix des carburants sera plus sensible dans les régions périphériques, ce sont aussi ces régions qui sont le plus touchées par les changements climatiques, notamment pour l’agriculture et au travers de catastrophes naturelles, éboulis, inondations, glissements de terrain.

Tout en mettant l’accent sur les avantages de la transition écologique, comme la création de nouveaux emplois dans certaines branches, il ne faut pas oublier le versant négatif. Certains secteurs subiront des pertes d’emplois, notamment le marché de l’énergie fossile ou encore l’industrie automobile. La reconversion vers les voitures électriques créera de nouveaux emplois mais en fera disparaître d’autres. Des mesures d’accompagnement devront donc être mises en place.

Quel oui ?

Notre responsabilité collective est engagée, nous devons avancer sur le chemin de la neutralité carbone. Nous ne résoudrons pas tous seuls les problèmes de la planète, mais nous ne pouvons pas non plus attendre que d’autres les résolvent à notre place. Votons donc OUI le 13 juin !

Loi CO2 : une révision pour le climat

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