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Les ambulances des vallées

Les deux grandes communes vallonnées de notre canton ont décidé d’unir leurs forces afin de créer une société d’ambulances commune.

Ce projet, bien que compliqué, était nécessaire afin de préserver et d’améliorer les services d’ambulances dans les deux vallées. Le défi était de taille, s’agissant d’unir dans une société unique deux entités aux formes juridiques distinctes.

Au départ, les ambulancières et ambulanciers du Val-de-Ruz étaient salarié·es de la Sàrl Ambulances Roland, tandis que celles et ceux du Val-de-Travers avaient un statut de fonctionnaire. C’est à ce niveau qu’un problème se posait : contrairement aux salarié·es du Val-de-Ruz, à qui s’appliquait déjà le droit privé, les salarié·es du Val-de-Travers se voyaient passer du droit public au droit privé.

Les autorités de Val-de-Travers avaient promis aux ambulancières et ambulanciers de leur commune de futures conditions de travail « équivalentes » à celles du droit public (LPP, assurances maladie et accidents, jours de congé, etc.). Or des divergences sont vite apparues entre les travailleuses et travailleurs et le SSP d’un côté et les autorités de l’autre. En effet, ils n’avaient pas forcément la même interprétation de ce qui est « une situation équivalente au droit public » ; l’inquiétude persistait du côté syndical quant aux engagements de l’exécutif vallonnier.

En tant qu’élu·es de gauche, nous nous trouvions dans une situation délicate. D’un côté, le transfert d’une entité publique vers une entité privée n’est pas du tout dans notre ADN, mais de l’autre côté, la possibilité d’un rachat des Ambulances Roland Sàrl par une société entièrement privée en cas d’abandon du projet était à éviter absolument. Afin de résoudre au mieux cette situation, les deux groupes socialistes et le SSP ont élaboré une stratégie. Il fallait (tout comme pour le projet général) que les deux législatifs se prononcent d’une même voix et se coordonnent.

Nous avons d’abord déposé un postulat au Conseil général de Val-de-Ruz. Celui-ci, au travers de six points, demandait à l’exécutif de s’engager à étudier toutes les revendications des acteurs sociaux ainsi que toutes les conditions pour que la situation des salarié·es soit équivalente au droit public, allant même jusqu’à proposer une possibilité de recours supplémentaire… Ce qui n’a pas manqué d’agacer la droite vaudruzienne ! Le postulat est tout de même passé, puis a été déposé et accepté à l’unanimité au Val-de-Travers.

Cette intervention avait comme avantage de laisser une certaine flexibilité à nos autorités pour mettre en œuvre les conditions posées. Même si un postulat n’est pas aussi contraignant qu’une motion, notre texte reste très précis quant aux possibilités à étudier et demande de rendre compte au législatif, y compris sur les négociations avec les acteurs sociaux. De plus, l’acceptation du postulat à une large majorité au Val-de-Ruz et à l’unanimité au Val-de-Travers montre à quel point les législatifs sont attachés à de bonnes conditions de travail et permet de mettre une certaine pression sur les exécutifs.

En plus de permettre au Conseil général de suivre attentivement la suite du projet, le postulat demande d’impliquer davantage le législatif à la future Sàrl, avec une meilleure représentation dans la future assemblée des associés de la société fusionnée.

Nos deux groupes continueront à s’investir pour ce projet indispensable à nos deux vallées, tout en gardant un œil attentif aux conditions de travail de nos héroïnes et héros au quotidien.

Les ambulances des vallées

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