YES
Article du point
Le silence après les applaudissements

Notre système de santé est mis sous pression de toutes parts. La pandémie de coronavirus a en particulier dès 2019 contribué à saturer le réseau de soins et a lourdement impacté les acteurs du secteur. Des maux plus profonds et durables affectent cependant le système sanitaire suisse, induisant à la fois l’épuisement des professionnel·les et l’explosion des coûts pour la population.

Le Grand Conseil a débattu de cette thématique en juin. Le Conseil d’État sollicitait un crédit supplémentaire de 34 500 000 francs afin principalement d’éponger les déficits en 2022 et 2023 de trois entités autonomes de droit public du domaine de la santé : CNP, NOMAD et RHNe. 2 900 000 francs devaient couvrir une indexation complémentaire de 1 % des salaires de leurs employé·es à partir du 1er juillet 2023.

Le groupe socialiste a soutenu le principe d’un crédit visant à tenir compte de l’inflation et des effets de la crise sanitaire. Accorder des ressources additionnelles aux entités assurant des soins essentiels et une prise en charge universelle dans le canton est nécessaire pour consolider leur situation financière. Ces aides ponctuelles ne régleront toutefois pas les problèmes structurels de notre système sanitaire. Et l’évolution démographique va aggraver les symptômes déjà constatés : explosion des primes d’assurance-maladie, épuisement des employé·es, coûts globaux en constante augmentation, pénurie de personnel qualifié, manque de gouvernance…

Mais les règles du jeu sont posées au niveau fédéral. Député·es socialistes au Grand Conseil, nous pouvons seulement nous battre pour que des montants suffisants soient accordés aux entités qui soignent toute la population sans restriction et pour que soit garantie la bonne utilisation de ces fonds. Et bien sûr, voter et faire voter pour les candidat·es socialistes aux Chambres fédérales !

Le Grand Conseil avait en revanche pleine latitude quant au taux d’indexation des salaires. Le secteur social et la fonction publique ont vu leurs revenus indexés de 1,8 % au 1er janvier 2023 ; dans la santé, seule une augmentation de 1 % a été accordée. Pour notre groupe, une indexation rétroactive au même niveau pour les employé·es de la santé est une nécessité indiscutable. Il en va du principe d’égalité de traitement, du simple respect des employé·es concerné·es.

Notre groupe a déposé un amendement dans ce sens et s’est battu, avec le soutien de nos alliés de gauche. La majorité du Parlement n’a rien voulu entendre et a balayé la proposition – alors que l’indice des prix à la consommation a augmenté de 2,2 % par rapport à l’année 2022, sans même intégrer la hausse des primes maladie. En fait, le salaire réel des personnes concernées a significativement baissé.

En 2019, nous applaudissions toutes et tous depuis nos fenêtres les professionnel·les de la santé. En juin 2023, un peu plus de la moitié du Grand Conseil regardait ailleurs ou se réfugiait derrière des arguments techniques. Quelques élu·es socialistes de plus auraient suffi…

Le silence après les applaudissements

NOUS UTILISONS DES COOKIES

En poursuivant votre navigation sur notre site vous consentez à l’utilisation de cookies. Les cookies nous permettent d'analyser le trafic et d’affiner les contenus mis à votre disposition sur nos supports numériques.