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La Transplantation, c’est la vie!

La greffe est née sur les végétaux. Au 18e siècle, on en fait sur l’animal. Au 19e, F. Magendie et C. Bernard en voient l’intérêt en physiologie, J.-L. Reverdin réussit des autogreffes d’épiderme (1869).

Suivront les greffes de rein (années 1950), la transplantation cardiopulmonaire (1981), bipulmonaire (1986), la découverte des groupes tissulaires (complexe majeur d’histocompatibilité CMH), les immunosuppresseurs. Le CMH diffère d’un individu à l’autre, il faut une proximité maximale entre donneur et receveur. La probabilité de compatibilité augmente avec le nombre d’organes disponibles, Swisstransplant est lié à une base de données européenne. La réaction contre le greffon est mieux contrôlée, le risque de rejet à court terme bien maîtrisé. Dernier recours, la transplantation reste une opération lourde et une course contre la montre. 

Nous, soignants, luttons pour la vie et l’équilibre de la personne avec nos moyens : médecine perfectionnée, techniques pointues, soins hyperspécialisés, recherche. Notre devoir de soignant, chercheur, éthicien, citoyen  ? Être au service de l’humain, lui apporter des soins, l’aider à mener une vie digne, tenter de repousser la mort – inévitable.

En 2021, 166 personnes décédées ont donné leurs organes, 484 organes ont été transplantés (459 en 2020). Fin 2021, 1434 patients attendaient une greffe.

Si de plus en plus de vies sont sauvées, il manque des greffons. Moins de la moitié des dons potentiels identifiés ont lieu: la famille s’y oppose (environ un tiers des cas) ou des antécédents pathologiques obligent à renoncer. 

Le nombre de greffons va diminuer, celui de personnes en attente augmenter (vieillissement de la population). Et il faut raccourcir l’attente.

La Loi sur la transplantation fixe les conditions applicables. Elle doit contribuer à ce que des organes, tissus ou cellules soient disponibles, prévenir toute utilisation abusive et protéger la dignité humaine, la personnalité et la santé. 

Le 15 mai, nous votons sur une modification approuvée par le Parlement, qui prévoit un consentement présumé auquel les proches sont associés. C’est un contre-projet indirect à l’initiative populaire «Pour sauver des vies en favorisant le don d’organes », qui négligeait les proches.

Aujourd’hui, le principe du consentement explicite s’applique. Au décès, il ne peut y avoir prélèvement que si la personne a exprimé son accord par une carte de donneur, son dossier médical ou en informant sa famille. Sinon, les proches sont consultés et décident en respectant la volonté présumée du défunt ou de la défunte.

La nouvelle loi inverse la logique : les personnes qui refusent le don d’organes devront le déclarer. Cela soulagera les proches dans une situation difficile. Sans document, on conclura que la personne a été informée et accepte le don ; le prélèvement sera possible, sauf opposition explicite de l’entourage au plus tard au moment du décès. Il est important de transplanter tous les organes dont des personnes peuvent et veulent faire don. 

La procédure garantit la consultation des proches : sans indication claire, ils décident, en respectant la volonté présumée du défunt ou de la défunte. 

S’il n’y a aucun document et si aucun proche n’est joignable, aucun organe ne sera prélevé.

Prenons en compte les convictions et réalités de chacun∙e, mais mettons au centre la personne nécessitant un greffon et la personne donneuse d’organe. Augmenter le nombre de donneurs, c’est sauver des vies et permettre aux vies perdues d’en sauver d’autres.

La Transplantation, c’est la vie!

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