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La Covid-19 et la gestion de la Commune de Corcelles-Cormondrèche

Le vendredi 13 (!) mars, le Conseil fédéral dit : On ferme.

On ferme ? On rentre chez soi, les enfants y feront l’école, on télétravaillera. Il faut organiser un service communal minimal.

Bien, on retrousse nos manches, agite nos neurones, organise. Le week-end, le téléphone chauffe, les emails aussi entre conseillers communaux. Décision 1 : n’accueillir aucun enfant lundi ni à l’école ni au parascolaire, même pas ceux de soignants, pour disposer d’une solide organisation le mardi. On informe les parents.

Lundi 16 au matin, séance de crise à la salle de spectacle, pour les distances : conseillers communaux disponibles (miliciens, notre emploi ne nous permet pas toujours de voler au secours de la commune), administrateur, chef∙fe∙s de service.

On fait le tour des services. Pour ceux qui doivent continuer en présentiel (un nouveau mot), travaux publics, la cuisine, le parascolaire, conciergerie…, les équipes sont divisées, alterneront 1 semaine sur 2. Les TP et la sécurité feront véhicule à part. La bibliothèque déposera dans un sas les commandes reçues par email ou téléphone, les habitants pourront lire. La forêt est peu impactée. L’administration travaillera à la maison, mais avec une permanence.

On accueille les enfants d’après la liste du DEF « priorité d’accueil par métier », selon le métier des parents. L’école et le parascolaire, les professionnels et les politiques, s’accordent.

On pense aux plexiglas, au désinfectant et aux masques.

Le soir, le Conseil communal siège une dernière fois en présentiel, à 2 mètres. On valide les décisions du matin, cherche ce qu’on a oublié. Nous sommes conscients qu’il faudra rapidement prendre d’autres décisions, échanger souvent, adapter encore et encore nos dispositifs aux nouvelles informations.

Retour à la maison. Les séances continuent par zoom, skype, teams, facetime. On découvre des trésors dans ces technologies. J’y vois des avantages certains : on peut travailler, décider, les séances sont plus courtes, on évite le trajet. Le revers : on ne voit pas nos collègues droit dans les yeux, on n’a pas le non-verbal pour savoir si quelqu’un a besoin d’un autre argument. Le contenu est informatif, décisionnel, il manque le débat d’idées. Et le contact humain. À l’avenir, il conviendra de réfléchir à combiner les deux : 1/3 visioconférence, 2/3 présentiel (j’ai adopté ce mot) ?

En collaboration avec la Ville de Neuchâtel, on écrit aux plus de 65 ans, on leur donne un numéro d’urgence. On joint la liste des commerces alimentaires de notre commune, avec leur téléphone. Tous nos commerçants se sont adaptés et livrent à domicile.

Puis on adapte régulièrement le dispositif. Il convient de garder calme et confiance, d’accepter que ce qui est vrai le jour d’une décision ne l’est parfois plus peu après, selon l’évolution de la Covid-19 (on disait d’ailleurs LE au début).

Nous avons eu la chance de ne pas rencontrer de situation dramatique, de former un conseil soudé et de compter sur des collaborateurs solides et plutôt sereins.

Chacun a appris beaucoup. D’ordinaire, quand nous traversons une période difficile, un deuil ou une grave maladie, nous pouvons nous appuyer sur l’écoute et les conseils d’autres, passés par là. Avec ce coronavirus, ce n’était pas le cas. Personne n’avait vécu une pandémie.

Avoir su il y a 6 mois qu’il faudrait organiser notre vie autour de la Covid-19, nous aurions passé des centaines d’heures en comité. Je ne suis pas sûre que le résultat aurait été meilleur. Nous avons su développer des trésors de créativité et d’adaptation.

La Covid-19 et la gestion de la Commune de Corcelles-Cormondrèche

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