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Justice climatique : investissons pour l’avenir

Des épisodes caniculaires de plus en plus intenses et fréquents, des catastrophes naturelles s’intensifiant au fil des années, les ressources en eau menacées, une biodiversité qui se dégrade : ce sont quelques exemples du dérèglement climatique que subit notre environnement et qui impacte notre société. Bien que la problématique soit connue et que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme depuis des décennies, les décisions politiques à ce sujet manquent cruellement d’ambition et ne sont toujours pas à la hauteur de l’enjeu. C’est pourquoi il est indispensable d’utiliser tous les leviers existants pour agir et donner une chance aux générations futures de pallier les conséquences de la crise écologique que nous vivons. Car oui, il s’agit bel et bien d’une crise ; comme pour toute crise, des mesures urgentes et conséquentes doivent être déployées.

Même si l’initiative Fonds climat a été lancée au niveau national, il reste important d’agir à l’échelle cantonale. Le récent débat au Grand Conseil sur le Plan climat neuchâtelois nous l’a encore démontré. Quand il s’agit de nous munir d’une réelle politique climatique cantonale, les moyens financiers peinent à suivre. Alors que l’État doit jouer son rôle de service public – comme dans toute crise – les entreprises doivent elles aussi assumer leurs responsabilités. C’est seulement avec cette dynamique que nous pourrons faire face à la crise climatique et surtout nous assurer que les plus démuni∙es ne seront pas les seuls à en faire les frais.

Avec l’initiative « Justice climatique : investissons pour l’avenir », nous demandons que 20 millions soient annuellement mis à disposition de l’État et des communes afin qu’ils prennent les mesures nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique et en affronter les conséquences – et ce en respectant le principe d’équité sociale. De plus, pour garantir ces montants, il faudra sortir des mécanismes financiers habituels. Ces mécanismes trop contraignants, s’ils sont maintenus, empêcheront d’atteindre la neutralité carbone dans les délais. Or ne pas investir maintenant dans la décarbonation de notre société, c’est tout simplement devoir payer demain plus cher les mesures qui devront être mises en place face à la hausse des températures. Mesures qui coûteraient alors bien davantage, puisqu’en limitant l’élévation de la température à 1,5 °C, les coûts d’adaptation représenteront 1,5 % du PIB annuel de la Suisse en 2050, alors que si la hausse de la température mondiale se poursuit, ces coûts s’élèveront à 4 % du PIB[1]. 

Il faut donc dégager des moyens financiers afin de pouvoir, collectivement, revoir notre modèle économique et notre façon de vivre, de consommer, de nous nourrir ou de nous déplacer. Comme le dit Naomi Klein[2], « Pour vraiment s’attaquer au dérèglement climatique, il faut privilégier des solutions radicales sur le plan social. En comparaison, l’efficacité relative de la prochaine génération de cellules solaires est une question futile. » Ainsi, une reconversion écosociale de l’économie est nécessaire. S’y préparer implique de sortir de la logique actuelle de la Confédération en matière de formation continue, voulant que l’État n’intervienne qu’en appui à l’initiative individuelle et à l’offre privée.

Le défi climatique nous impose de changer de paradigme et de faire des moyens publics les premiers moteurs du changement.

[1] https://www.newsd.admin.ch/newsd/message/attachments/65875.pdf.
[2] Tout peut changer. Capitalisme & changement climatique, 2015.

Justice climatique : investissons pour l’avenir

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