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Indemnisation des acteurs et actrices culturel∙les : une victoire à suivre

Depuis deux ans, les discussions sur le budget se déroulent dans la plus grande incertitude. Cette année encore, même si l’économie montrait des signes de reprise, le groupe socialiste a abordé le débat budgétaire avec la plus grande prudence. Nous le savons – et les différentes études le démontrent –, les plus démunis sont les premiers à faire les frais de la crise que nous traversons. C’est avec la conviction que l’État est essentiel dans une telle situation et qu’il doit garantir un soutien social en maintenant ses prestations que le groupe socialiste a participé aux travaux budgétaires.

Le groupe socialiste s’est vite rendu compte que le budget 2022 ne serait pas le plus âprement débattu, le Conseil d’État majoritairement à droite n’ayant pas encore imposé sa loi dans cet exercice. Mais disons-le clairement : s‘il en avait été autrement, notre groupe aurait livré bataille. Nous avons par ailleurs rapidement remarqué que le budget proposé n’offrait pas de réelle marge de manœuvre, les mécanismes contracycliques étant soumis à des règles auxquelles il est difficile de déroger. Et, fort heureusement, le domaine social ne subissait pas de mesures d’économie.

Dans une telle configuration, nous avons décidé de tenter le tour de force d’amender le budget de la culture à hauteur de 700 000 francs (compensés par un prélèvement à la réserve conjoncturelle). Cet amendement ne sortait pas de nulle part, il reprenait tout simplement une demande qu’avait formulée le groupe socialiste en mars 2021, qui n’avait suscité aucune opposition, mais à laquelle le Conseil d’État a décidé de ne pas donner suite dans un rapport publié récemment. Un rapport qui est purement et simplement un affront aux actrices et acteurs culturels qui auraient pu profiter d’une indemnisation forfaitaire subsidiaire pour la période définie de septembre 2020 à mars 2021. Un bol d’air plus que nécessaire pour celles et ceux qui passent au travers des mailles du filet fédéral. Des personnes à la situation déjà souvent précaire.

Bien que notre amendement ait été accepté en commission des finances, nous savions qu’il serait difficile de convaincre une majorité du Grand Conseil. Nous ne manquions pourtant pas d’arguments pour étayer notre démarche, mais le dogmatisme dont font preuve le PLR et l’UDC n’était pas de bon présage.

Bien que le montant n’ait rien eu d’exorbitant, le débat fut animé. Le Conseil d’État s’est lancé dans la défense de sa version initiale avec beaucoup d’assurance. Toutefois, un argument du ministre de la Culture Alain Ribaux laissa plus d’un∙e député∙e sans voix… Selon lui, en effet, il restait toujours l’aide sociale pour ces victimes de la crise. Avec un tel argument, le ministre de la Culture scia définitivement la branche sur laquelle il était perché. Notre amendement a ainsi été accepté grâce à quelques voix du groupe Vert’lib-Le Centre qui se sont ajoutées au bloc de gauche, soit en votant avec lui, soit en s’abstenant.

Notre persévérance a cette fois été récompensée par l’acceptation d’un amendement dans un domaine qui nous est cher, mais il s’agira maintenant de suivre la mise en œuvre par le Conseil d’État. Ce n’est qu’une fois que ces montants auront été effectivement alloués pour indemniser des personnes qui en ont fortement besoin que nous pourrons réellement nous satisfaire du résultat. Affaire à suivre...

Indemnisation des acteurs et actrices culturel∙les : une victoire à suivre

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