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Entre défaites douloureuses et avancée de la gauche

On ne va pas se le cacher : la perte d’un siège dans chacun des exécutifs de nos deux plus grandes villes fait mal. Que cette perte de sièges est aussi une perte pour la représentation des femmes en politique est problématique. Qu’elle s’accompagne d’un recul (modéré) du PS dans les conseils généraux du canton ne prête pas à la fête. Et que dire de la fin de la majorité de gauche au Conseil communal de Neuchâtel !

Ce qui toutefois reste le plus insupportable, c’est qu’il y a des camarades derrière ces chiffres. Je pourrais commencer par m’épancher en analyses, statistiques ou projections, je crois toutefois qu’il est aussi un temps pour rappeler que notre occupation militante ou professionnelle, la politique, peut être ingrate et même injuste. Un temps pour remercier toutes et tous nos camarades sur nos listes, qui se sont présenté∙e∙s et n’ont pas été (ré)élu∙e∙s. Je pense notamment à Anne-Françoise et Katia mais aussi aux nombreuses autres personnes que je sais engagées pour nos idéaux, pour la population, et dont l’engagement n’a pas été reconnu dans les urnes.

Au moment d’écrire ces quelques lignes, difficile de passer outre les émotions contradictoires dues aux résultats qui viennent de tomber. Voici toutefois quelques éléments qui paraissent avoir joué un rôle important ce 25 octobre :

D’abord, une explication qui sera apparue aussi souvent dans le Point que le mot COVID-19 dans les médias : la vague verte. Elle semble une excuse facile, mais une analyse sommaire des statistiques de vote conduit à un constat implacable : nous avons beaucoup perdu sur les bulletins compacts. Ces résultats étant observables un peu partout en Suisse, on peut conclure que la perte de suffrages liée à l’effet écologiste n’est pas liée aux particularités régionales du PSN.

Deux aspects plus « techniques » ont également eu une influence significative. La suppression (accidentelle) des apparentements pour les exécutifs élus à la proportionnelle a notamment pour effet qu’une ville ayant voté majoritairement à gauche se retrouve avec un Conseil communal de droite. L’absence de listes de gauche unie a été le second ingrédient de la stagnation de la gauche dans les exécutifs des villes.

Trêve de morosité, soulignons aussi ce qui peut donner de l’espoir. Le PSN a réussi, malgré ces éléments, à se renforcer dans quelques communes et même de manière sensible à Milvignes. La proportion de femmes semble également avoir augmenté dans la plupart des législatifs. Et surtout, le PLR a perdu la majorité absolue dans trois de ses fiefs : Hauterive, Milvignes et particulièrement Boudry, où cette majorité échoit maintenant à la gauche. De quoi déjà se réjouir des élections à venir de conseillers communaux PS dans tout le canton !

Des renforcements de la gauche dans son ensemble, accompagnés d’un fort rééquilibrage de ses forces au profit des Verts : quel bilan dichotomique ! Cela ne doit toutefois pas nous décourager, bien au contraire. Une prise du pouvoir par la gauche là où elle ne l’a jamais eu nous donnera les moyens de concrètement mettre en œuvre nos objectifs. Quant à la perte de vitesse du Parti socialiste, il nous revient à nous de la freiner en nous battant chaque jour davantage pour améliorer les conditions d’existence de la population, et en le faisant savoir. Car nous l’avons vu, camarades, les forces de gauche ne sont pas condamnées à se voler des sièges entre elles. Elles peuvent toutes progresser en parallèle, à condition de le faire ensemble.

Entre défaites douloureuses et avancée de la gauche

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