Nous sommes un de ces dimanches gris, le vent souffle et la pluie guette. Au salon les enfants se chamaillent. Il y a de l’électricité dans l’air. Sortir ? Cela en vaut-il vraiment la peine – la pluie ne saurait tarder. Un musée ? Pourquoi pas, mais on y était déjà la semaine dernière. Pas l’énergie de motiver les troupes cette fois-ci, d’autant que la visite risque à nouveau de ressembler à une course-poursuite. Cet épisode évoque-t-il des souvenirs ? Il vous parle ?
Pour les parents de la commune de Neuchâtel dont les enfants ont 6 ans ou moins, finies les tergiversations du dimanche ! Grâce à la motion déposée par notre camarade Claire Hunkeler, « Mise à disposition d’une ou plusieurs halles de gymnastique pour les enfants et leurs parents les dimanches matin », il sera possible pour les petits de bouger et de s’amuser en automne et en hiver dans un espace gratuit. Rien de tel aussi pour créer de nouvelles relations parents-enfants !
Le projet s’inspire du modèle des soirées MidNight JeuNE en place depuis 2011 en ville de Neuchâtel. Celui-ci consiste à mettre à disposition des ados âgés de 12 à 17 ans deux salles de sports chaque samedi soir en libre accès et avec encadrement durant la période scolaire. Le but : développer l’activité́ physique comme moyen de favoriser la santé publique et de lutter contre les addictions. Si le succès du concept repose sur une surreprésentation masculine, fait qui a lieu de nous interpeller, sa longévité démontre néanmoins combien le rôle de l’action publique demeure central pour la cohésion sociale.
Dans sa version plus « familles », c’est le concept de « Salle ouverte » de la fondation Radix qui a été proposé. Le programme a déjà fait ses preuves outre-Sarine avec 115 sites ouverts pour près de 27 000 enfants accueillis en 2023, avec une répartition filles-garçons plutôt équilibrée.
Point fort et originalité de ce programme : l’engagement de la population civile à travers le bénévolat. Avec un concept basé sur l’engagement citoyen, le projet peut plus facilement être déployé sur plusieurs sites simultanément. De plus, afin d’éviter toute concurrence avec les clubs sportifs, le choix s’est porté sur trois salles ne répondant pas à des normes d’utilisation sportive : l’ancienne salle polyvalente de Corcelles-Cormondrèche, la salle de gym de Vauseyon et celle du Crêt-du-Chêne. Et si le projet fait ses preuves, il pourrait aussi s’étendre à d’autres quartiers.
L’Université de Neuchâtel, en particulier à travers son programme en Sciences et Pratiques du Sport / SePS, pourrait à terme être impliquée. En effet, dans le cadre du cursus d’études, des programmes pratiques doivent être proposés. L’organisation d’activités pour les enfants pourrait ainsi être intégrée sous forme de stages. Une telle perspective renforcerait, diversifierait et pérenniserait le programme.
L’appel aux bonnes volontés, tant auprès du grand public qu’auprès des associations de quartiers et de l’association faîtière bénévolat neuchâtel (bn), a déjà été lancé ou est en passe de l’être.
Surprenons-nous à rêver que dans la foulée de La Côte-aux-Fées et de la commune de Neuchâtel, cette démarche associant une offre de santé publique, une démarche de vivre-ensemble et un encouragement pour les familles suscite l’engouement des premiers concernés et qu’elle fasse des émules ailleurs dans le canton !