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Économies d’énergie : un petit pas pour les collectivités publiques

Toutes les communes du canton plongées dans la nuit. Les mêmes qui adaptent à la baisse la température des bâtiments publics, qui veillent à ce que la consommation énergétique de leurs équipements électroniques soit aussi « rationnelle » que possible, qui invitent, voire qui contraignent les commerces et les entreprises à restreindre fortement l’éclairage de leurs façades et de leurs enseignes.

 La crainte d’une pénurie d’énergie a stimulé les collectivités publiques neuchâteloises, qui ont cherché à coordonner leurs prises de décision et leurs actions. Elles ont parfois fait preuve de créativité, à l’image du Canton levant l’obligation fédérale de maintenir l’éclairage nocturne des passages pour piétons[1]. (Précisons tout de même qu’elles n’ont pas attendu cet automne pour développer les énergies renouvelables, adapter leur réseau d’éclairage public aux nouvelles technologies, commencer d’électrifier leur parc de véhicules, favoriser la mobilité douce ou encore développer une offre vaste en transports publics…)

Les mesures prises au sein des administrations représentent également l’occasion de reconsidérer certaines pratiques et d’adopter des gestes simples, bienvenus également dans le cadre privé, que la facilité ou la méconnaissance rend parfois difficiles à appliquer. Les risques de pénurie, bien compris, et l’émulation interne (sans aller jusqu’à la douche à deux dans le cadre du travail) permettent d’inscrire, pour ce que l’on peut en juger, cette démarche dans un climat positif.

Affairées à réaliser leurs plans des énergies tel qu’imposé par la loi cantonale adoptée en 2020 (certaines ont déjà rendu leur copie), les communes devraient embrayer sur l’élaboration de plans climat à leur échelle, dès le plan cantonal adopté. S’il est attendu que le Canton mette à leur disposition une « boîte à outils » afin d’éviter que chacune n’invente la roue, il serait bon que les communes s’approprient pleinement ces enjeux ; bien que ceux-ci demandent des réponses systémiques dépassant, de loin, le cadre communal, ce nécessaire changement de société doit impliquer l’ensemble des collectivités.

Car face au réchauffement climatique, il reste bien évidemment du boulot. Si les mesures prises cet automne se dotent des couleurs de l’exemplarité, elles doivent être considérées à leur juste mesure : celle d’un petit trot d’essai. Toutefois, c’est bien parce qu’elles sont d’une ampleur limitée et d’un impact sur nos habitudes de vie presque anecdotique qu’il ne faut pas en minimiser l’importance, ni la nécessité de leur acceptation par la population dans toute sa diversité, en veillant à ce que les changements n’augmentent pas les inégalités. Si parler à ce stade de sobriété est exagéré (cela ferait passer celle-ci pour une simple promenade de santé), mieux vaut partir sur ce chemin du bon pied.

[1] Selon la configuration du réseau, cette obligation peut nécessiter des travaux conséquents pour découpler ces points lumineux des autres lampadaires. À Val-de-Travers, la mise en place de l’extinction totale cet automne a représenté un coût de quelques milliers de francs… contre plusieurs centaines de milliers de francs s’il fallait adapter le réseau.

Crédits photographiques : Kajetan Sumila

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