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Crise énergétique mondiale : une chance pour la transition énergétique ? Oui, mais…

La crise énergétique actuelle a notamment pour origine la forte reprise économique mondiale en 2021 après la récession liée à la pandémie de Covid-19 de 2020 ; elle a été amplifiée à partir de mars 2022 par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Depuis l’automne 2021, la reprise économique mondiale a fait grimper le prix des matières premières (notamment gaz, charbon et pétrole).

Les fournitures d’énergie sont au centre de tous les débats depuis plusieurs mois. On le sait, l’invasion de l’Ukraine a accentué les tensions inflationnistes qui avaient déjà commencé à apparaître depuis la fin de l’année dernière. Un conflit qui a également convaincu l’Union européenne de renforcer son autonomie énergétique en accélérant le développement de ses capacités dans le renouvelable. Il en va de même pour la Suisse.

La politique énergétique et climatique est donc actuellement en pleine effervescence. D’une part, il s’agit d’éviter par tous les moyens une situation de pénurie énergétique à court terme. D’autre part, les répercussions d’une telle pénurie sur l’économie et la société suisses seraient énormes. Les conséquences sociales pourraient devenir incontrôlables.

À noter que pour l’électricité, ce n’est de loin pas son coût de production qui a fait augmenter son prix mais bien les spéculations honteuses sur un marché totalement libéralisé. La Suisse, avec son excellent mix énergétique pour la production d’électricité (barrages, nucléaire, renouvelable, peu voire pas de fossile), produit le kW/h au même prix qu’avant la crise. Or actuellement ce sont bel et bien les effets pervers d’un marché libre qui se déploient, avec comme contrecoup une flambée des prix pour le consommateur, avec la bénédiction des spéculateurs !

La production d’énergie renouvelable devrait augmenter massivement dans tous les secteurs, pour passer des 7,5 % de l’énergie totale qu’elle représente aujourd’hui à environ 40 % en 2030. Dans le même temps, il faudrait éliminer progressivement les actifs liés aux combustibles fossiles, moderniser les infrastructures et optimiser l’efficience énergétique du parc immobilier, ceci très fortement. Dans ce sens, la crise énergétique va accélérer une prise de conscience positive !

Cette crise aura inévitablement des incidences sur les activités industrielles gourmandes en énergies et en matières premières (minerais, métaux, terres rares, etc.). La sobriété énergétique nécessaire aura immanquablement des répercussions. La résultante logique en sera le fléchissement des activités en raison de crises énergétiques à répétition. N’oublions pas que le tissu économique du canton de Neuchâtel est fortement dépendant d’industries potentiellement énergivores.

Sommes-nous prêts à répondre à ce défi futur qui va remettre en question la nature des activités industrielles dans le canton ? Les filières de formation sont-elles par conséquent toujours adaptées ? Les objectifs d’économie d’énergie (exemple : isolation des bâtiments) et de production d’énergie renouvelable (d’ici 30 ans) ne devraient-ils pas nous interroger sur la pertinence des besoins en professions du bâtiment et du génie énergétique et donc sur l’urgence de les promouvoir comme des métiers d’avenir ? Le domaine de l’assainissement des bâtiments assurera du travail pour plusieurs générations. À condition de faire les bons choix…

Crise énergétique mondiale : une chance pour la transition énergétique ? Oui, mais…

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