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Comment concilier l’immédiat avec le futur ? Action climatique et budget de l’État

La session de juin a été largement consacrée aux comptes du Canton, acceptés à l’unanimité. Les rapporteurs ont salué le travail des services, du Conseil d’État et des commissions ad hoc, sur fond de crise Covid et de gestion de l’urgence. Le résultat s’avère bien meilleur que le budget : CHF 3,5 millions de bénéfice sans toucher à la réserve conjoncturelle, mais des investissements en deçà des ratios optimaux prescrits. Un équilibrisme qui relèvera de la prouesse ces prochaines années. Dans un contexte ébranlé par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, le risque énergétique, la guerre en Ukraine – à quoi s’ajoute le déficit de la BNS de 95 milliards au premier semestre 2022 –, élaborer le budget 2023 relèvera du véritable casse-tête.

La question 

Pourra-t-on aligner les investissements nécessaires à la transition écologique et sociale, à l’habitabilité de notre canton, pays, planète… et les intégrer à ce travail budgétaire toujours plus complexe ?

Le cadre

Au niveau national, l’UDC pointe les partis de gauche comme responsables de la pénurie d’énergie qui menace pour cet hiver – récupération politique opportuniste d’une situation alarmante, voie royale pour freiner une lutte contre le dérèglement climatique déjà bien trop tardivement amorcée. La droite n’est-elle pas majoritaire à Berne ?

Le PLR campe sur ses positions, priorise l’individu au détriment du collectif. Il applique le modèle de la gestion d’entreprise à la collectivité publique, lui coupant la souplesse nécessaire à sa mission.

Le libéralisme bourgeois, assoiffé de croissance, a motorisé le réchauffement climatique. Poussée par la productivité, l’industrie expire ses gaz à effet de serre depuis deux siècles à côté de biens de consommation inutiles, indispensable carburant d’une machine infernale. Notre monde ne sait plus faire autre chose.

Le problème

Face à l’urgence, le consensus politique garant de notre démocratie se fait aussi le miroir d’une humanité organisée autour du bien-être matériel. Le changement sans changement en profondeur de notre mode de concevoir la société est-il possible ? Nos partis politiques ne sont-ils pas d’un autre temps ? Issus de la lutte des classes, ils n’ont pas les clés pour assurer la préservation de tout le vivant. Les enjeux immédiats demeurent, mais que faisons-nous des défis à plus long terme ? Il faudra pourtant les relever à la hauteur de la menace qu’ils définissent. Les actions engagées, les objectifs de développement durable fixés par l’ONU et repris par notre pays n’ont pas encore d’effet. Nos émissions de CO2 continuent de croître en même temps que la fréquence des catastrophes « naturelles ».

Au boulot !

L’élaboration du budget 2023 au sortir d’un été 2022 caniculaire ne devra pas consister uniquement à poser un pansement sur une jambe de bois, quelle que soit la longueur du bandage que nous serons capables de négocier pour couvrir une chair à vif…

La commission parlementaire Climat et énergie est maintenant au cœur de l’essentiel ; la gauche devra faire preuve d’assiduité et de combativité.

Solutions incrémentales, réformes, petits pas, grandes rivières… et si les tempêtes persistent…

Verrons-nous émerger à une aube prochaine une classe écologique assez puissante pour ébranler les dogmes de la droite et unifier le combat vers l’essentiel ? La lutte des classes est toujours au cœur de nos politiques, ce sont bien les plus nantis qui sont les émetteurs principaux des GES. La solution existe-t-elle dans une alternative au capitalisme ?

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