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Agilité et créativité pour une société plus inclusive

De l’intégration à l’inclusion 

Au-delà de ce qui peut sembler de « grands mots », voire une approche dogmatique pour certain∙es, c’est bien vers cette évolution de paradigme que j’entends travailler. Une transformation qui doit permettre à chacun∙e de trouver sa place et de contribuer au vivre-ensemble neuchâtelois. Et cela quelles que soient ses origines, son genre ou encore ses difficultés. Pour nous engager dans cette voie, nous ne partons ni d’une feuille blanche, ni de politiques publiques figées dans le marbre, mais d’un dispositif susceptible d’évoluer.

Durant ces deux dernières législatures, le canton de Neuchâtel a développé une politique d’intégration professionnelle, autour de la « stratégie IP ». Une stratégie innovante pour une mission de service public orientée sur les besoins de ses clients (demandeurs et demandeuses d’emploi d’une part, entreprises d’autre part). Une organisation qui s’est elle aussi révélée novatrice par le décloisonnement de l’accès au dispositif, quel que soit – ou presque – le service « porte d’entrée ». Aujourd’hui, alors que l’entier du dispositif aura bientôt globalement été mis en œuvre, le bilan tant qualitatif que quantitatif est plutôt réjouissant. IP a contribué à réduire le chômage dans notre canton et à favoriser une politique de l’emploi dynamique et réactive.

Cependant, comme tout processus impliquant l’humain, IP n’est pas un protocole parfait répondant à la complexité de tous les besoins. Pour certain∙es demandeur∙euses d’emploi, les étapes d’évaluation IP (compétences de base, employabilité) se soldent par un échec ou un renvoi à la case départ. Et cela pour différentes raisons, certaines inhérentes au parcours de vie de personnes plus fragilisées (exclusion durable du premier marché du travail, problèmes de santé non reconnus par l’assurance invalidité, situations sociales complexes…). Mais le dispositif IP mérite aussi d’évoluer pour mieux répondre aux besoins et mettre en valeur les compétences de ces demandeurs d’emploi aux profils complexes.

Cette évolution doit également permettre de développer (ou reconnaître) des emplois adaptés dans la production ou les services, ces emplois que l’on qualifie souvent de deuxième marché du travail. En incluant dans la démarche des personnes vivant avec un handicap reconnu par l’assurance invalidité. Des personnes qui en raison de l’atteinte à leur santé ne sont pas éligibles à une réinsertion AI et qui aspirent à un autre emploi que celui d’un atelier en milieu institutionnel « protégé ». Comme en témoigne l’expérience de Camille Moulin, jeune femme neuchâteloise qui vit avec un handicap mental et travaille comme aide-enseignante à l’école obligatoire.

La personne au centre

Évoluer de l’intégration vers l’inclusion implique d’oser bousculer encore nos logiques sectorielles, de nous montrer créatifs pour dépasser la rigidité de certains de nos dispositifs et surtout de construire en partant de la personne : ses besoins, ses limites, son environnement, ses contraintes, mais aussi ses aspirations, ses compétences et ses ressources.

Le défi est de taille. Mais j’observe que cette aspiration est largement partagée. Et cela est essentiel. Parce qu’une société plus inclusive ne se décrète pas mais se construit, ensemble !

Agilité et créativité pour une société plus inclusive

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