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Communiqué de presse | 9 avril 2018
Lettre ouverte de la Présidente du Parti socialiste neuchâtelois (PSN)

Le Conseil d’État n’a pas encore publié son rapport sur la mise en œuvre de l’initiative « pour 2 hôpitaux, sûrs, autonomes et complémentaires » et déjà les esprits s’enflamment. Les fronts se figent, le débat se crispe avant même d’avoir officiellement commencé. Annonce de la potentielle fermeture d’un bâtiment hautement emblématique de l’hôpital de notre canton, démission, demande de démission, communications multiples, parfois même à la limite voire au-delà de l’acceptable, pétition, interpellation… Le dossier hospitalier semble, à nouveau, sur le point de mettre Neuchâtel « à feu et à sang ». 

A l’instar d’autres voix de notre canton, consciente aussi de la responsabilité des politiques, j’appelle aujourd’hui le Conseil d’État à réunir rapidement les acteurs centraux de ce dossier : exécutifs des communes hôtes de l’Hôpital neuchâtelois (HNE), membres du comité de l’initiative H+H et organes dirigeants de l’HNE. L’objectif n’est pas de reprendre le dossier sur le fond politique, sanitaire ou technique. Les citoyens se sont exprimés et le parlement se prononcera prochainement. Mais l’objectif est de définir, de toute urgence, les termes d’une trêve, d’un cesser-le -feu ou d’un moratoire. Peu importe le nom qu’on lui donne, mais notre canton et sa population méritent un débat digne. Il s’agit dès lors de définir les termes d’un arrêt dans la surenchère d’actions et de communications avant que le débat devant le Grand Conseil ne s’ouvre. Le débat aura lieu ; il se tiendra et les opinions seront exprimées.

Demain, je nous invite donc, député-e-s au Grand Conseil, tous bords politiques confondus, à prendre la distance et la hauteur nécessaires à la bonne tenue de ce débat. Quand bien même nous avons soutenu tel ou tel projet, je nous invite à analyser le dossier, non pas sous l’angle du regret de ce qu’il aurait pu être et encore moins sous celui de la revanche, mais pour ce qu’il est et en regard de l’importance qu’il a pour notre canton. Gardons ou prenons la hauteur nécessaire, parce qu’en tant qu’élu-e-s, nous avons à répondre à la volonté populaire, aux besoins de santé publique, de sécurité sanitaire et de faisabilité financière. De la distance aussi s’impose : parce que les décisions politiques ne sont jamais ou rarement des choix qui se fondent sur des certitudes, mais bien des orientations qui s’opèrent sur des perspectives techniques, scientifiques, humaines, contextuelles et financières. Ceci est valable pour de nombreux domaines. C’est d’autant plus vrai dans le champ de la santé et de la planification hospitalière, dont la rapidité d’évolution donne parfois le vertige.

La Suisse est attachée à son système fédéraliste. C’est bien parce que nous sommes à la fois semblables et différents. Oui, les expériences des autres cantons doivent nous inspirer. Pourtant comparaison n’est pas raison. A Neuchâtel, nous le savons, la résolution du dossier hospitalier est bien plus qu’une question purement sanitaire ou financière. J’ai l’intime conviction que tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas « fait sauter le verrou de nos blocages », Neuchâtel restera prostré. C’est pourquoi nous devons aujourd’hui construire notre organisation hospitalière en bonne intelligence et cesser de penser avec nostalgie que « hier, demain aurait pu être différent ».

Il en va de la santé sociale de notre canton.
Il en va de l’avenir de la République et Canton de Neuchâtel.

Florence Nater
Présidente du Parti socialiste neuchâtelois

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