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NON à l'initiative «Monnaie pleine», NON à une expérimentation à hauts risques
Votations du 10 juin 2018

Signalons que le système prôné n’existe aujourd’hui qu’en théorie et n’a encore jamais été mis en pratique. Les risques de dommages collatéraux sont donc trop grands pour l’économie réelle.

Le 10 juin prochain, le peuple et les cantons sont appelés à se prononcer sur l’initiative « Pour une monnaie à l’abri des crises : émission monétaire uniquement par la Banque nationale ! (Initiative Monnaie pleine) ».

Le moins que l’on puisse dire est que ce texte n’a pas trouvé grâce devant les Chambres fédérales, puisque le Conseil national l’a rejeté par 169 voix contre 9 et 12 abstentions ; le Conseil des États, quant à lui, l’a balayé par 42 voix et une abstention.

Cette initiative populaire propose que seule la Banque nationale suisse (BNS) soit autorisée à créer de l’argent, et non plus les banques commerciales, par le biais des crédits qu’elles accordent. Elle veut en outre que la BNS mette l’argent en circulation « sans dette », à savoir sans contrepartie, et qu’elle attribue cet argent directement à la Confédération, aux cantons et à la population. Elle vise ainsi, selon les initiants, à protéger l’argent de la clientèle bancaire et à prévenir les crises financières.

Même si nous pouvons souscrire à l’objectif fondamental qui est de stabiliser le système bancaire et financier et de transformer le trafic des paiements en un service public, afin de limiter la marge de manœuvre des grandes banques, cette initiative va beaucoup trop loin.

En effet, lors des débats au Conseil des États, notre camarade Paul Rechsteiner a estimé que les initiants défendaient un monétarisme éculé. De plus, si l’on suivait leur logique, on priverait la BNS des instruments de politique monétaire utilisés jusqu’ici avec succès, à savoir le pilotage des taux d’intérêt et les interventions sur le marché des devises. Il a poursuivi en indiquant que ces instruments sont primordiaux pour prévenir les crises, mais également pour lutter contre le franc trop fort.

Signalons que le système prôné n’existe aujourd’hui qu’en théorie et n’a encore jamais été mis en pratique. Les risques de dommages collatéraux sont donc trop grands pour l’économie réelle.

Enfin, l’initiative vise à renforcer considérablement l’indépendance et le pouvoir de la BNS, ce que cette dernière ne souhaite pas. À nos yeux, plutôt que de donner à notre banque centrale une marge de manœuvre accrue, il faut, à l’inverse, renforcer le contrôle démocratique sur la politique qu’elle mène.

Afin de ne pas transformer notre pays en un laboratoire d’expérimentation monétaire à hauts risques, nous vous demandons de voter NON à cette initiative.






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