NO
Article du point
Pour une Suisse sans élevage intensif

À l’horizon se dessinent quelques montagnes entourant un village bucolique. Autour, de vastes prés recouverts d’herbe tendre piquée de fleurs de toutes les couleurs. À l’ombre des pins, un petit troupeau de vaches blanches et noires pâture paisiblement. Non loin de là, des bâtiments détenant des cochons entassés sur du béton recouvert d’excréments et entourés de barreaux métalliques sous un éclairage de néons. Car même en Suisse, tous les animaux d’élevage n’ont pas le droit de passer leur courte vie dans des conditions où l’on considère leur dignité, où ils sont respectés comme les êtres vivants qu’ils sont, et non traités comme de la marchandise inerte. Même en Suisse, l’élevage intensif existe. Les exploitations qui le pratiquent réunissent des milliers d’animaux dans un même bâtiment, avec des conditions de détention indignes d’êtres vivants.

Par exemple, seuls 50 % des cochons ont accès à l’extérieur au cours de leurs cinq mois de vie avant l’abattoir. Chez les bovins, 15 % vivent exclusivement dans une étable, que ce soit en stabulation libre ou entravée. On écorne presque toujours les jeunes, qu’ils aient accès à l’extérieur ou non, pour pouvoir en détenir un plus grand nombre dans le même espace. Comme l’expliquait l’initiative « Pour les vaches à cornes » du 23 mars 2016, cette mutilation douloureuse entraine de nombreux problèmes à long terme pour les animaux qui en sont victimes. Dans les élevages intensifs, les veaux sont séparés de leur mère 24 heures après leur naissance, puis détenus en isolation dans des niches et engraissés jusqu’à cinq mois avant d’être abattus. Quant aux poulets de chair, seuls 8 % ont accès à l’extérieur lors de leurs cinq semaines de « vie ». Dans les élevages de masse, ils n’ont que la surface d’une page A4 pour se mouvoir. On lime le bec des poules pondeuses (une procédure faite sans anesthésie et donc douloureuse pour les oiseaux) afin d’éviter qu’elles ne se piquent entre elles. Ce comportement qui peut dévier en cannibalisme est en effet fréquent dans les grands groupes.

Ces faits sont effrayants, et pourtant ils dépeignent la réalité pour de nombreux êtres vivants détenus en Suisse actuellement. L’opposition déclare que les conditions de vie des animaux d’élevage dans notre pays sont exemplaires pour la majeure partie d’entre eux. Mais alors pourquoi choisir de délaisser les autres animaux, ceux qui n’ont pas droit à un minimum de dignité ? De plus, c’est inexact. Si seules 5 % des exploitations agricoles pratiquent l’élevage intensif en Suisse, elles détiennent malheureusement la majorité des animaux : en 2021, sur les 83 millions d’animaux d’élevage qui ont été tués en Suisse, 79 millions étaient des volatiles élevés pour leur chair, et pratiquement tous vivaient dans des élevages de masse.

Cette initiative n’amènera aucune concurrence déloyale envers nos agriculteur·trices, car les produits importés devront obéir aux critères exigés en Suisse. Une période de transition de 25 ans leur laissera le temps de s’adapter aux nouvelles normes. Et même si le prix des produits laitiers, des œufs et de la viande peut augmenter (selon les estimations, de 5 à 20 % ; par exemple, un émincé de poulet à CHF 10 coûterait au maximum CHF 12), on se doit de respecter ces vies sacrifiées pour nourrir la population. Les animaux ont droit à une vie sans souffrances. Alors votons OUI le 25 septembre !

Pour une Suisse sans élevage intensif

NOUS UTILISONS DES COOKIES

En poursuivant votre navigation sur notre site vous consentez à l’utilisation de cookies. Les cookies nous permettent d'analyser le trafic et d’affiner les contenus mis à votre disposition sur nos supports numériques.