D’abord, il y a les racines.
Celles de Jean-Pierre s’ancrent dans une terre industrielle, celle du vallon de Saint-Imier, où il nait en 1941. Une terre où le quotidien des familles est rythmé par la conjoncture et les relations de travail.
Puis vient la croissance du tronc sur lequel reposeront les futures branches.
C’est le temps de la formation. Jean-Pierre obtient sa licence en sciences économiques de l’Université de Neuchâtel. C’est aussi celui des premiers engagements (vice-présidence de l’Union nationale des étudiants de Suisse et présidence de la Fédération des étudiants de l’Université de Neuchâtel).
Quant aux ramifications, elles vont se démultiplier autour de branches maitresses que seront la politique, l’économie, la culture, l’amitié, la liberté.
Jean-Pierre sera ainsi, et dans le désordre (qu’il n’aimait pas !) :
secrétaire du Groupe socialiste aux Chambres fédérales, conseiller général puis conseiller communal en ville de Neuchâtel, vice-président du PSS, député au Grand Conseil et président du groupe socialiste, président de la section de Neuchâtel, économiste à la FTMH (future UNIA), rédacteur régulier dans La Lutte syndicale (devenue L’Événement syndical) et dans Domaine public, auteur de nombreux articles et ouvrages par exemple sur le secret bancaire, le défi de la microélectronique, l’innovation sociale et le développement des nouvelles technologies, membre du Conseil d’administration de la BCN et président de celui-ci, vice-président de la Commission fédérale des banques (devenue FINMA), membre du conseil d’administration et président de prévoyance.ne (Caisse de pensions de la fonction publique du Canton de Neuchâtel), cofondateur du Centre culturel neuchâtelois et président de son Conseil de fondation, membre du Conseil de l’Université et président de celui-ci ;
et, entre autres,
bricoleur tout terrain, cinéphile abonné au NIFFF, chef 3 étoiles pour ses invité·es, marcheur résistant, manifestant courageux, fumeur polyvalent, acheteur attitré Migros, champignonneur volontaire, amoureux de Venise et de Paris, bouliste exigeant, addict à la crème Budwig ;
et compagnon de Raymonde, père de Laure, Camille et Arnaud et beau-père de Nando, et grand-père.
C’est donc un grand et bel arbre qui est mort ce printemps, un arbre dont le volume, la générosité et le rayonnement de la couronne justifiaient aussi pleinement le surnom de « roi ».
P.-S. Je remercie Nicolas Rousseau pour ses références biographiques.