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Et si on rognait notre frein ?

Alors qu’il occupait principalement les interminables lignes des rapports du GIEC et animait (paisiblement) les échanges politiques, notre désastre climatique se manifeste aujourd’hui dans d’ultimes signaux d’alarme. En quelques semaines, il a brûlé des dizaines de milliers de kilomètres carrés de forêt, évaporé des neiges éternelles, épuisé nos ressources en eau, affamé des populations entières…

Ces avertissements ne se contentent pas de rendre les convictions climatosceptiques encore plus intenables, ils révèlent surtout notre incapacité à élaborer rapidement les solutions politiques nécessaires. Au niveau fédéral, bien sûr, avec l’inertie d’une majorité bourgeoise qui préfère supprimer des impôts touchant les riches que de lever des fonds pour une véritable transition énergétique.

Mais la responsabilité nous incombe également plus directement, comme parti cantonal. Les investissements pour assainir les bâtiments, recouvrir tous les toits de panneaux solaires et, plus largement, rendre notre canton climatiquement neutre, nécessiteraient des centaines de millions de francs, en quelques années.

Or à moins de compter uniquement sur un hypothétique sursaut de l’économie privée pour couvrir ce besoin de financement, il est évident que le plan climat cantonal qui nous a été présenté ne suffira pas. Et malgré cela, nous en serons peut-être réduits à des tractations d’épicier∙ères pour lui faire passer la rampe.

Un des principaux coupables (en dehors de l’idéologie néolibérale) de ce piétinement ? Le frein à l’endettement neuchâtelois. Tout investissement un tant soit peu ambitieux nécessite la voix de 60 député∙es sur 100. En d’autres termes, au moment où des solutions urgentes et ambitieuses s’imposent, une majorité démocratiquement élue ne suffit plus pour adopter les mesures exigées.

La majorité qualifiée, conservatrice par définition car elle favorise le statu quo, ne convient pas à une situation d’urgence. Face à la crise climatique, nous devons au contraire accélérer nos efforts, en commençant par relâcher la pédale d’un frein aujourd’hui inadapté.

Et si on rognait notre frein ?

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