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Emploi : quand l’héritage de la politique libérale nous mène au désastre

La Suisse, pays à la stabilité économique quasi imperturbable, aux revenus élevés, au chômage parmi les plus bas d’Europe, serait l’exemple à suivre. La majorité de droite du Parlement fédéral s’appuie sur cette image d’Épinal pour justifier les coupes dans les prestations sociales et refuser de mieux protéger les travailleuses et les travailleurs.

Or il faut se méfier des mirages qui masquent la réalité : plus de 200 000 personnes en recherche active d’emploi, près de 150 000 autres dans la pauvreté, voilà qui écorne ce pseudo-Eldorado ! À ces personnes, on dit qu’il existe un emploi pour toutes celles et ceux qui le veulent, que le Code des obligations suffit, que pour le reste, il y a des conventions collectives de travail…

Non, il ne suffit pas de vouloir un emploi pour en décrocher un !

D’abord parce que les compétences de la personne demandeuse d’emploi ne correspondent parfois plus à un marché du travail complètement chamboulé par l’évolution des technologies et des méthodes. Sans soutien à la formation des adultes, la réorientation ou l’adaptation des compétences sera un privilège réservé à qui peut se l’offrir. Il y a aujourd’hui 550 000 personnes actives sans formation. Sans compter celles dont les qualifications sont ou seront rendues obsolètes par la révolution numérique. Ne pas s’en préoccuper, c’est courir à brève échéance vers un désastre social et économique. 

Ensuite parce que tout le monde n’est pas égal face à l’accès à l’emploi. Les femmes, les migrant·e·s, les seniors le savent. 

La Confédération doit investir dans le soutien à la formation continue, via un fonds ; introduire un droit à se former en emploi ; revoir les conditions-cadres, mieux reconnaître les tâches éducatives (travail de care, congé parental) ! Nous nous y engageons. 

Non, les CCT ne suffisent pas à assurer un revenu décent et des conditions de travail équitables !

Parce que seuls 50 % des employé·e·s sont soumis à une CCT. Que ce taux descend à 42 % pour les CCT avec salaire minimum. Que seules 75 CCT sur 589 sont de force obligatoire ! Or la même droite oppose le pouvoir des CCT à l’introduction d’un salaire minimum et combat l’extension ou l’amélioration des CCT ! 

Pour les 58 % d’employé·e·s sans CCT ou sous CCT sans salaire minimum, il reste… à négocier ? 

Les femmes sont les premières victimes : surreprésentées dans les bas salaires (y compris à plein temps), elles touchent en moyenne 18,3 % moins que les hommes. Le fiasco de la loi sur l’égalité en 2018 illustre le conservatisme de la droite. 

Et si l’on pense contrôle des conditions de travail, la majorité met peu d’enthousiasme à instaurer une politique incisive. La révision de la loi sur le travail au noir a été plus que timide. Quant aux mesures d’accompagnement, la contribution fédérale demeure excessivement faible au vu du travail à fournir, notamment dans des cantons exposés comme le nôtre.

Pour répondre à la réalité d’un canton comme Neuchâtel, il faut revoir les conditions d’extension des conventions collectives ; instaurer une politique de transparence des salaires en lien avec l’égalité ; renforcer les moyens dédiés aux mesures d’accompagnement et à la lutte contre le travail au noir ; introduire la généralisation d’un salaire minimum ! Nous nous y engageons. 

Conclusion ?

La révolution numérique – l’évolution du travail, des métiers et des compétences requises – impose un vaste plan d’action. 

Ne pas prendre les choses en main, c’est risquer de laisser au bord du chemin des milliers de personnes qui ne trouveront aucune place dans la nouvelle équation. C’est augmenter les clivages et les écarts sociaux ; assécher les finances publiques, contraintes de se substituer au fonctionnement normal de la société ; mettre en péril le fonctionnement de nos entreprises et de notre économie tout entière. 

Un canton industriel est particulièrement exposé. Qui représente Neuchâtel à Berne doit avoir cette donne à l’esprit. Nous, socialistes, nous l’avons.

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