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De milicienne à professionnelle, une reconnaissance sociale

Le 31 octobre, le Conseil général de Boudry a décidé la professionnalisation partielle de l’exécutif communal au 1er janvier 2023, pour un taux d’occupation à 40 %, porté à 45 % pour la présidence. Une reconnaissance bienvenue pour notre camarade cheffe du dicastère des ressources humaines.

La politique de milice fait partie intégrante d’un système largement répandu depuis la création de notre pays. Toutefois, il est constaté qu’à tous les niveaux de gouvernance (Confédération, cantons, communes), il ne permet plus aux différentes autorités – et plus particulièrement aux exécutifs communaux – de fonctionner convenablement, ceci pour plusieurs raisons dues à l’évolution de la société.

Par le passé, le milicien était plutôt un homme dans la force de l’âge ou à la retraite, durablement ancré dans sa région et disposant d’une situation économique et professionnelle lui permettant cette activité. Or aujourd’hui la situation a évolué vers une société qui exige davantage de diversité et de représentativité, du fait de processus d’intégration et d’assimilation.

D’une manière générale, c’est la complexification des dossiers, imposée notamment par des règles, des normes et des exigences toujours plus nombreuses et pointues, qui est au centre de l’augmentation importante de la charge de travail.

À Boudry, on peut rajouter à cela le formidable développement de ces dix dernières années, qui a non seulement vu notre population passer de moins de 5 000 habitants à plus de 6 300, mais également s’implanter nombre de nouvelles entreprises. En 2020, Boudry proposait 4 097 emplois.

La considération et la reconnaissance du travail des élus aboutissent à mon sens à un Conseil communal soudé, uni et fort. Elles apportent également une attractivité à la fonction, permettant ainsi d’assurer la relève, en stimulant l’envie d’allier vie politique et vie professionnelle à travers ce poste, avec des conditions de rémunération réalistes.

Il s’agit dès lors de reconnaitre le prix que l’on souhaite accorder au fonctionnement d’un système démocratique, mais également de permettre à l’exécutif d’accomplir les devoirs de sa fonction sans avoir à faire du bénévolat au sein de son propre emploi.

En ce qui me concerne et d’un point de vue féminin, je fais une distinction entre bénévolat et travail, mais également entre milicien et professionnel. Cela principalement par l’aspect social : en effet, la professionnalisation permet une reconnaissance par la requalification des charges sociales.

Ayant œuvré plusieurs années dans le bénévolat à la naissance de mes enfants, je suis aujourd’hui satisfaite d’avoir obtenu cette requalification par la reconnaissance de mon travail et de mon investissement, cela depuis ma prise de fonction en mai 2022.

Lors de la précédente législature, deux de nos conseillers communaux avaient diminué leur temps de travail, en devant accepter et assumer une perte non négligeable de leurs assurances sociales, diminution et prise de risques que je ne veux cautionner.

Même si cette réforme a donné lieu à des échanges musclés, principalement sur le barème de rémunération, pour aboutir à une économie de bouts de chandelle, cela sans raisons factuelles mais uniquement afin de marquer des points auprès de ceux qui ne considèrent pas le travail de la personne politique à sa juste valeur, de par mon caractère positif, je me retrouve satisfaite de cette demi-victoire par l’obtention d’une protection sociale.

De milicienne à professionnelle, une reconnaissance sociale

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